Endométriose: Docteur Nanko Tonda Josué, Médecin au service de médecine interne et de maladies métaboliques à Allô Docteur-Abidjan : « L’endométriose étant une maladie chronique qui peut avoir un retentissement significatif sur la qualité de vie des personnes atteintes, il faut être résiliente et préparée mentalement pour mieux y faire face »

Crédit Photo : Hashtag Studio

Médecin au service de médecine interne et de maladies métaboliques à Allô Docteur-Abidjan, une association de médecins basée à Abidjan, Douala et Yaoundé, Docteur Nanko Tonda Josué nous fait part, dans cette interview, d’un certain nombre d’informations en ce qui concerne principalement l’endométriose. Il profite également de l’occasion pour exhorter les jeunes filles tout comme les femmes à faire beaucoup plus attention aux symptômes pouvant être associés à cette maladie.

Docteur, que pouvez-vous d’emblée nous dire au sujet de l’endométriose ?

L’endométriose est une maladie chronique qui se caractérise par la présence de tissu endométrial de l’utérus, en dehors de sa cavité utérine. Cette maladie est fréquente et peut se manifester par des douleurs aiguës qui peuvent être invalidantes, les femmes qui en souffrent peuvent parfois présenter des difficultés à tomber enceintes.

De manière pratique, quels sont donc les symptômes pouvant éventuellement être liés à cette maladie ?

L’endométriose se manifeste habituellement par des douleurs qui sont ressenties à la région du bassin ou au niveau abdominal. Ces douleurs surviennent pendant les menstruations,  pendant les rapports sexuels, pendant la défécation et/ou la miction. Certaines femmes peuvent présenter des douleurs chroniques au bas-ventre. En plus des douleurs, certaines femmes peuvent avoir des ballonnements, des saignements abondants pendant les règles ou entre les règles, des difficultés à tomber enceintes. Ces symptômes peuvent parfois avoir tendance à diminuer (ou pas) avec la ménopause. Il faut aussi signaler que dans certains cas, l’endométriose ne donne aucun symptôme.

Pour la jeune fille tout comme la femme, quel(le)s sont les causes et/ou les éventuels facteurs de risque d’être confrontée à cette maladie ?

Plusieurs causes possibles à l’origine de l’endométriose ont pu être décrites. Nous pouvons citer:

La métaplasie : c’est lorsque les cellules d’un organe se transforment en des cellules d’un autre organe. Ainsi pour des raisons peu connues, des cellules situées en dehors de la cavité de l’utérus peuvent se changer en cellules de l’endomètre.

Les menstruations rétrogradées: pendant les règles, le sang menstruel contenant les cellules de l’endomètre peut remonter par les trompes, pour se retrouver dans la cavité pelvienne où ces cellules vont se greffer pour causer l’endométriose.

Pour en revenir aux symptômes, quelles sont les complications qui peuvent ainsi en résulter si rien n’est fait à temps pour les circonscrire rapidement ?

L’endométriose peut avoir des complications telles que l’infertilité, les douleurs aigües/chroniques généralement invalidantes qui peuvent retentir significativement et négativement sur la qualité de vie quotidienne de la patiente.

A votre niveau, quelle est alors la démarche vous permettant de confirmer un cas endométriose chez cette jeune fille et/ou cette femme ?

Le diagnostic de l’endométriose peut être difficile, à cause de la présentation clinique qui ressemble à plusieurs autres pathologies. En pratique courante, on dresse le profil clinique de la patiente qui associe les symptômes qu’elle présente et leurs caractéristiques respectives, ses antécédents, les signes cliniques recueillis pendant l’examen physique. Certains examens complémentaires peuvent être prescrits comme l’échographie, l’IRM, la laparoscopie, une biopsie, etc.

Qu’en est-il de la prise en charge, du traitement et du suivi à ce niveau ?

L’endométriose est une maladie qui ne peut être guérie définitivement. Cependant, une prise en charge peut être instituée en fonction de la sévérité des symptômes. Cette prise en charge peut associer des médicaments contre la douleur (antalgiques et anti-inflammatoires), un traitement hormonal, des interventions chirurgicales dans certaines conditions, une assistance psychologique.

Quelle(s) attitude(s) faut-il donc adopter afin de mieux faire face à cette maladie ?

L’endométriose étant une maladie chronique qui peut avoir un retentissement significatif sur la qualité de vie des personnes atteintes, il faut être résiliente et préparée mentalement pour mieux y faire face. Il vaut mieux se faire suivre convenablement par un(e) médecin pour limiter au maximum les effets de cette maladie sur la vie quotidienne. Nous recommandons en outre à l’entourage des personnes qui en souffrent de leur apporter un soutien multiforme pour une prise en charge optimale.

Interview réalisée par Cédric KOIVOGUI avec Emmanuelle YOMAN

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *