Taux de mortalité par suicide : celui de la Côte d’Ivoire serait de 23 cas pour 100 000 habitants

En matière de prévention, il urge de limiter aussi l’accès aux moyens de se suicider (Photo : Dr)

Avec un taux de mortalité par suicide estimé à 23 cas pour 100.000 habitants, la Côte d’Ivoire se classerait parmi les pays africains en ayant l’un des plus élevés chaque année. Rendue publique via une dépêche de l’Agence ivoirienne de Presse (Aip) datant du mercredi 11 septembre 2024, cette information a été révélée par Koné Souleymane, chargé de l’information et de la promotion de la santé représentant par ailleurs, Docteur Lucien Alexis Manga, le nouveau Représentant résident de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) en Côte d’Ivoire.

Il en a fait ainsi l’écho lors de la célébration de la 22e édition de la journée mondiale de la prévention du suicide. Sur le thème : « Changer le discours sur le suicide », cette journée s’est tenue, le mardi 10 septembre 2024, à la mairie de Cocody à Abidjan. Profitant de l’occasion, il a également souligné qu’avec l’appui technique/financier de l’Oms, une étude réalisée de 2019 à 2021 par le ministère de la santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle de Côte d’Ivoire, a dénombré 418 suicides et 927 tentatives de suicide avec une prévalence élevée chez les jeunes adultes (25-34 ans) et les adultes d’âge moyen (35-59 ans).

Face à un tel tableau, il a donc appelé les un(e)s et les autres à s’impliquer davantage afin d’assurer une meilleure prévention relative à ce phénomène. « Le suicide est évitable et chaque vie qui s’éteint par suicide est une perte de trop. La seule façon d’avancer est d’agir ensemble et dès à présent. C’est pourquoi l’Oms appelle toutes les parties prenantes à décréter l’état d’urgence en matière de prévention du suicide », a ainsi déclaré Koné Souleymane. En effet, l’Oms encourage les pays ayant entrepris des actions à poursuivre leurs efforts et à placer la prévention du suicide à l’ordre du jour. Et ce, quel que soit l’ampleur du phénomène sur leur territoire ou leur degré d’implication dans les activités de prévention.

Quant à Sylvestre Bedou, Conseiller technique du ministre de la santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle de Côte d’Ivoire, il a également annoncé, durant cette même journée, la volonté du gouvernement Ivoirien de renforcer la politique de décentralisation des services de santé mentale à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. S’inscrivant dans le plan stratégique national de santé mentale 2023-2025 et celui du plan d’actions multisectorielles de prévention du suicide 2022-2025, cette volonté vise à répondre vigoureusement à la problématique de ce phénomène qui est en pleine recrudescence en Côte d’Ivoire et principalement dans le grand Abidjan.

Initiative(s)

Plus concrètement, il s’agira de la matérialiser en diverses actions à savoir le déploiement des équipes de psychologues contractuels pour assurer des services de prise en charge psychologique dans les 33 régions sanitaires et dans toutes les cités universitaires du territoire national. Doter également la cellule d’urgence médico-psychologique du Programme national de santé mentale (Pnsm) en moyens logistiques et humains pour ainsi conduire les investigations voire les actions d’aide et d’assistance aux personnes en détresse psychologique. A ces initiatives majeures s’ajoutera en outre la mise à contribution du système communautaire de santé par l’intensification des campagnes d’information sans oublier la vulgarisation à tous les niveaux du numéro vert (le 143) pour une meilleure prévention/gestion des potentiels cas à ce niveau.

Cédric KOIVOGUI

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