Diabète en Afrique : le taux est estimé à 134% sur la période allant de 2021 à 2045

Encore une fois, ce taux reflète l’urgence d’agir le plus rapidement possible afin de freiner le diabète tout comme les autres maladies cardiovasculaires (Photo : Dr)

Selon les estimations de la Fédération internationale du diabète (Fid), le nombre d’adultes atteint par cette pathologie dans le monde devrait passer de 537 millions en 2021 à 784 millions en 2045. En Afrique, le taux du diabète est également élevé. En effet, ce taux se situe à 134% sur la même période. Cette situation a donc un impact sur les dépenses de santé et sur la mortalité due au diabète.

Du coup, les 321 000 décès enregistrés en 2015 pouvaient être attribués à cette pathologie avec 79% de ces décès étant survenus chez les moins de 60 ans. Ce qui représente la plus forte proportion de toutes les régions du monde. La région africaine présente ainsi 0,5% des dépenses de santé mondiale sur le diabète représentant, dans le même élan, 7% du budget total de la santé au niveau de la région. Publiées via une dépêche de l’Agence ivoirienne de presse (Aip) le jeudi 10 octobre 2024, toutes ces informations ressortent de l’organisation du 5e congrès africain du diabète (Adc) et de la Société africaine d’endocrinologie métabolisme nutrition (Saemen). Ayant enregistré la présence du Professeure Irina Vlasenko, vice-présidente de la Fid, ce congrès s’est tenu, du mercredi 09 au vendredi 11 octobre 2024, à Abidjan sous le sceau de la couverture sanitaire universelle.

Sur le thème : « Gestion rationnelle du diabète, des maladies endocriniennes et non transmissibles en Afrique dans le cadre de la couverture sanitaire universelle », cet évènement souligne l’importance du consensus autour de la prise charge médicale et sociale des complications relatives au diabète. Pour la Professeure Irina Vlasenko, il s’agit déjà d’impliquer toutes les parties prenantes dans la gestion de cette pathologie et des autres maladies endocriniennes de manière globale. « Nous sommes non seulement en train d’étendre l’implantation de la Fid mais aussi en train de soutenir et de travailler avec les associations de personnes diabétiques, les enfants diabétiques, les professionnel(le)s de la santé et les médias afin de leur faire découvrir les avancées concernant la prise en charge médicale. Ensemble, nous réfléchissons afin d’apporter des solutions pour l’Afrique. Personnellement, vivant avec le diabète depuis 30 ans, il faudra que les patient(e)s se sentent fort(e)s et n’aient aucun blocage dans leurs projets de vie, en particulier les jeunes, qui sont les défenseurs de la cause », a expliqué Professeure Vlasenko.

Quant au Professeur Abodo Jacko, chef du service Endocrinologie diabétologie du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Yopougon, président de la section africaine de la Fid et par ailleurs président du comité d’organisation de ce congrès,  il a indiqué que le choix d’Abidjan pour abriter cet évènement est une reconnaissance à l’Etat de Côte d’Ivoire pour son leadership à travers le succès d’un programme de déconcentration accéléré de la gestion du diabète et des maladies non transmissibles. Le but de ces assises est donc de se pencher sur tous les aspects liés au diabète et aux autres maladies pouvant y être associées. « Ces journées scientifiques permettront de repenser et d’améliorer les avancées dans la prise en charge des complications du diabète telles que les maladies endocriniennes, le pied diabétique, les affections thyroïdiennes, l’obésité et ses complications ostéoarticulaires, les pathologies gonadiques dont la fertilité, la santé mentale, etc. », a soutenu Professeur Abodo Jacko.

Par ailleurs, à l’intention des assistant(e)s, des internes, des professionnel(le)s de la santé, des étudiant(e)s, des paramédicaux et des associations de patient(e)s, ces assises ont en outre été précédées d’un précongrès tenu du lundi 7 au mardi 8 octobre 2024. Lors de ce précongrès, l’occasion a été donnée aux parties prenantes de se former à la prévention et au traitement des pathologies, de l’endocrinologie de la reproduction et des maladies non transmissibles.  Toutes ces parties prenantes ont également pu passer en revue divers sujets à savoir la santé numérique, l’éducation thérapeutique, l’intérêt de la Couverture maladie universelle (la gratuité de l’insuline chez l’enfant diabétique de type 1, l’organisation des soins de santé intégrés, le renforcement du système de santé) pour la gestion du diabète et des maladies non transmissibles, les défis liés aux maladies (ré) émergentes, etc.

Cédric KOIVOGUI

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