Variant selon le genre, les types de cancer les plus fréquents en Côte d’Ivoire sont chez les hommes, ceux de la prostate, du foie, du poumon, du colon et/ou du rectum (anus) tandis que chez les femmes, les plus fréquents restent ceux du sein et du col de l’utérus. Ces informations ont été soulignées par Professeur Mockar Touré, chef de service adjoint en cancérologie au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Treichville à l’occasion d’un atelier de formation destiné aux journalistes. Organisé par le Programme national de lutte contre le cancer (Pnlca) en collaboration avec le Laboratoire Roche, cet atelier s’est tenu, le mardi 15 octobre 2024, à Abidjan.
Cette initiative avait pour objectif le renforcement des connaissances des journalistes sur les types de cancer, l’épidémiologie, les facteurs de risque, les signes cliniques, les traitements disponibles et les mesures de prévention. Aussi, profitant de l’occasion, il a ajouté que 60 à 70% des cancers sont découverts à un stade avancé, ce qui limite ainsi les chances de survie, généralement réduites à 18 mois. Cette situation étant principalement due aux facteurs suivants : les habitudes socioculturelles, l’ignorance, le manque de moyens financiers, l’absence de concertations interdisciplinaires et le manque de personnel médical qualifié.
Par ailleurs, relativement aux facteurs de risque, le Professeur Mockar Touré a indiqué qu’il en existe deux (2) catégories. D’une part, les facteurs exogènes qui incluent les infections, les produits chimiques, les rayons ionisants, le tabagisme, la mauvaise alimentation et la pollution. D’autre part, les facteurs endogènes qui tiennent compte des prédispositions génétiques, des altérations hormonales et des déficiences immunitaires. En Côte d’Ivoire, 21 352 nouveaux cas de cancer et 14 143 décès sont ainsi enregistrés chaque année, avec une prédominance du cancer du sein chez les femmes selon les données de l’Observatoire global du cancer (Globocan).
Pour le cancer du sein
Il a précisé que ce type de cancer est un véritable défi de santé publique en Côte d’Ivoire car le diagnostic est souvent tardif mais comme le rappelle le Professeur Mocktar Touré, « diagnostiqué tôt, on en guérit ». C’est pourquoi, il encourage les femmes à pratiquer des examens réguliers et à faire de l’autopalpation pour détecter d’éventuelles anomalies. L’allaitement maternel est également présenté comme un facteur protecteur contre le cancer du sein. Aussi, il insiste davantage sur la rigueur relative au dépistage. « Toute boule dans le sein chez une femme de plus de 30 ans doit être considérée comme un cancer jusqu’à preuve du contraire par un examen histologique », mentionne le chef de service adjoint en cancérologie du Chu de Treichville.
Sur le thème « Ensemble contre le cancer en Côte d’Ivoire », cet atelier a ainsi permis aux participant(e)s de mieux comprendre les types de cancer les plus fréquents dans le pays et les stratégies à adopter pour améliorer le diagnostic précoce et les soins.
Reine ANZOUA