Graisse viscérale : ventre volumineux, anomalie (ir)réversible ?

Lorsqu’une personne a un ventre volumineux, elle doit surtout combattre le fait d’être mal à l’aise par rapport à cette situation (Photo : Dr)

N’ayant pas l’habitude d’en parler car ce sujet n’est pas du tout de la compétence de ces trois (3) personnes, encore moins de leur ressort mais ils s’y étaient quand même déchaînés dans l’extrait d’un de leurs podcasts publié, il y a quelques semaines de cela, sur les réseaux sociaux. En effet, dans cet extrait d’une durée de plus d’une minute, l’un d’entre eux (assis au centre) soutenait le fait qu’il n’était pas normal qu’une (jeune) fille/femme ne puisse pas réussir à réduire le volume de son ventre juste après une grossesse.

Plus ou moins accompagné dans cette logique par son voisin assis juste à sa gauche, ce voisin d’une forte corpulence qui s’est d’ailleurs écrié du fait qu’il puisse tenir de tels propos à l’égard de ces (jeunes) filles/femmes. Et ce, même s’il a reconnu quand même, évoquant la génétique séance tenante, qu’il reste assez difficile pour elles d’arriver à en réduire le volume, celui assis au centre (en retour) n’a pas manqué de répliquer que pour lui, accoucher ne doit pas être une excuse pour conserver un ventre volumineux pour ces (jeunes) filles/femmes. « Avoir des enfants ne veut pas dire que tu dois garder du ventre après. C’est l’excuse fétiche de beaucoup de nos sœurs (…) moi je connais des femmes qui ont eu cinq (5) enfants mais elles n’ont pas de ventre », a insisté cet entrepreneur/influenceur s’illustrant dans la motivation et l’entrepreneuriat. Dans cet élan, le troisième interlocuteur (assis à sa droite) a essayé tant bien que mal de le rattraper dans ses propos même s’il continuait mordicus de s’y opposer quitte à marteler que le ventre de ces (jeunes) filles/femmes peut prendre neuf (9) mois pour grossir et neuf (9) mois ensuite pour revenir à sa forme initiale juste après l’accouchement. « Même les scientifiques et les médecins te le disent (…) l’’intérieur a été chamboulé par l’accouchement, même si tu peux perdre du poids, c’est avéré que cela peut prendre plus du temps qu’avant… », a plus ou moins tenté cet interlocuteur de le leur faire comprendre bon gré, mal gré mais bon, il est inutile d’indiquer que l’extrait de cet podcast a suscité de vives réactions dans les commentaires juste en dessous de la part de la gent féminine, ce qui du reste est encore plus surprenant car la gent masculine s’en est aussi mêlée.

Courroux

Tandis que certain(e)s se disaient choqué(e)s voire dégouté(e)s par de tels propos tenus par ces trois (3) personnes de manière globale, d’autres essayaient de leur rappeler que le corps de la femme reste quelque chose de sacré et qu’ils sont très mal placés pour évoquer ce genre de sujet surtout sur les réseaux sociaux. « C’est pour cela qu’on dit que chacun doit rester dans son champ de prédilection. Je les apprécie quand ils parlent de business et autre sujets utiles mais c’est trop rabaissant et déplacé de venir commenter le corps des femmes, surtout celles qui portent les séquelles de l’accouchement, elles ont donné la vie, bon sang. Les hommes devraient apprendre à se taire sur ces sujets sensibles. C’est ce genre de discours toxique qui pousse certaine femmes à risquer leur vie en voulant passer sur la table d’opération pour un BBL », a d’ailleurs réagi à l’extrait de ce podcast Mariam, chargée de communication à la trentaine révolue mais dans la suite des commentaires, un internaute a profité de l’occasion pour tenter de nuancer quand même les choses à ce niveau. « C’est très relatif. Une personne qui décide et a la possibilité de se remettre en forme ne gardera aucun ventre après une grossesse mais après il y a des cas compliqués, (…) mais s’asseoir sur sa graisse et accuser sa grossesse. Je suis désolé mais je vois trop des femmes récupérer leur ventre plat après quelques mois pour cautionner cela. Leur ton est peut-être abusé mais c’est une vérité absolue », a rétorqué Geoffroy, un coach sportif apparemment spécialisé en la matière. Quoiqu’il en soit, il n’est pas forcément judicieux de continuer à faire le procès de ces femmes quand chez certains hommes, le volume du ventre est vu par eux et encore plus par certaines de ces mêmes (jeunes) filles/femmes comme un signe d’esthétique voire d’aisance alors que cela peut s’avérer être tout le contraire.

Attention

Peu importe la corpulence, il est de plus en difficile de circuler dans les rues des villes africaines sans constater une proéminence du ventre au niveau de la gent masculine. C’est à croire qu’ils ne savent pas qu’un ventre volumineux peut être un indice d’une condition pathologique ou encore d’un déséquilibre métabolique à cause de l’accumulation éventuelle de graisse au niveau de leur abdomen. « La graisse viscérale localisée au niveau de l’abdomen, à différence de la graisse sous-cutanée (au niveau de la cuisse, des fesses…), fonctionne comme une glande endocrinienne, ce qui peut induire à une résistance à l’action de l’insuline et donc le risque de diabète type 2 avec le temps outre que favoriser le surpoids et l’obésité justement parce l’effet de l’insuline vient à manquer en plus du risque cardiovasculaire », prévient ainsi un médecin en ce qui concerne cette anomalie. Une chose est sûre, peu importe la corpulence de la personne concernée, il ne s’agit pas de complexer sur le fait d’avoir un ventre volumineux mais plutôt de reprendre rapidement le contrôle là-dessus quitte à le réduire au besoin surtout lorsqu’il est de plus en plus ressenti un mal à l’aise dû principalement à cette situation.

Emmanuelle YOMAN avec Jean-Paul DEMOUSS

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