Graisse abdominale : Docteur Nanko Tonda Josué, Médecin « la prévention passe par un mode de vie sain et durable : activité physique régulière, alimentation équilibrée, limitation des produits ultra-transformés et sucrés, consommation modérée d’alcool et maintien d’un poids stable. »

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Dans cette interview, Docteur Nanko Tonda Josué fait ressortir la nuance relative aux deux (2) types de graisses situé(e)s principalement au niveau de l’abdomen d’une quelconque personne. Après coup, il en profite pour inciter toutes les personnes pouvant être concernées par la graisse viscérale à adopter, dans les plus brefs délais, les meilleurs réflexes afin de mieux y faire face au besoin.

Docteur, que faut-il déjà entendre par « Graisse abdominale « ?

La graisse abdominale correspond à l’accumulation de tissu adipeux au niveau du ventre. On distingue deux (2) principaux types : la graisse sous-cutanée, située juste sous la peau, et la graisse viscérale, qui entoure les organes internes comme le foie, le pancréas ou les intestins. C’est surtout la graisse viscérale qui est préoccupante sur le plan médical.

Comment s’effectue précisément la distinction entre ces deux (2) types de graisse ?

La graisse sous-cutanée est localisée sous la peau, on peut facilement la sentir au toucher. La graisse viscérale, elle, est située en profondeur, autour des organes internes de l’abdomen. Elle n’est pas directement palpable mais peut être mesurée par l’imagerie médicale ou estimée par le tour de taille. Sur le plan de la santé, la graisse viscérale est beaucoup plus dangereuse car cette graisse perturbe le fonctionnement métabolique et augmente le risque de maladies chroniques.

Quel(le)s sont les causes et/ou éventuels facteurs de risque pouvant provoquer l’accumulation voire l’apparition de la graisse viscérale au niveau de l’abdomen d’une quelconque personne ?

Les principaux facteurs favorisant l’accumulation de graisse viscérale sont : une alimentation riche en calories, en sucres ajoutés et en graisses saturées, la sédentarité, l’âge, le manque de sommeil, le stress chronique, la consommation excessive d’alcool et certaines prédispositions génétiques. Chez les femmes après la ménopause et chez les hommes avec la baisse progressive de la testostérone, ce risque augmente également.

Quels sont les risques pouvant être étroitement liés à l’accumulation voire l’apparition de la graisse viscérale au niveau de l’abdomen de la personne concernée ?

L’excès de graisse viscérale est associé à un risque accru de maladies cardiovasculaires (hypertension, infarctus, AVC), de diabète de type 2, de dyslipidémie (trouble du métabolisme des lipides), de stéatose hépatique (foie gras non alcoolique), de certains cancers (côlon, sein, foie) et de troubles hormonaux. Chez les hommes, il peut contribuer à une baisse de la testostérone et donc de la fertilité, tandis que chez les femmes il peut perturber le cycle menstruel et réduire la fertilité.

Quelles sont, éventuellement, les complications qui peuvent ainsi en résulter ?

Les complications les plus fréquentes sont liées aux maladies chroniques que l’accumulation de graisse viscérale va entraîner : infarctus du myocarde, Accident Vasculaire Cérébral (AVC), insuffisance cardiaque, insuffisance rénale chronique, progression vers la cirrhose en cas de stéatose hépatique, ainsi que les troubles hormonaux et sexuels. L’excès de graisse viscérale favorise aussi un état inflammatoire chronique, qui affaiblit l’immunité et accélère le vieillissement. 

Que faut-il donc faire dans l’immédiat afin de faire face à cette situation ?

Il est essentiel de pratiquer une activité physique régulière (au moins 150 minutes d’exercice modéré par semaine), d’adopter une alimentation équilibrée (riche en fibres, fruits, légumes, protéines maigres, faible en sucres et en graisses saturées), de limiter l’alcool, de bien dormir (7 à 8 h par nuit) et de gérer son stress. Ces habitudes contribuent à réduire la graisse viscérale et à améliorer la santé générale.

Qu’en est-il de la prise en charge, du traitement et du suivi de la personne pouvant être concernée par la graisse viscérale ?

La prise en charge repose d’abord sur les changements de mode de vie : régime alimentaire adapté et activité physique régulière. En cas de comorbidités comme le diabète, l’hypertension ou la dyslipidémie, un suivi médical avec traitement adapté est nécessaire. Le diagnostic repose sur la mesure du tour de taille (supérieur à 94 cm chez l’homme et 80 cm chez la femme) et, si besoin, des examens d’imagerie (scanner, IRM). Dans certaines situations, l’accompagnement par un(e) nutritionniste ou un(e) endocrinologue est recommandé.

Que faut-il faire pour prévenir ou encore pour éviter l’apparition de la graisse viscérale au niveau de l’abdomen de la personne concernée ?

La prévention passe par un mode de vie sain et durable : activité physique régulière, alimentation équilibrée, limitation des produits ultra-transformés et sucrés, consommation modérée d’alcool et maintien d’un poids stable. La persévérance est importante car la réduction de la graisse viscérale est progressive, mais cette persévérance apporte des bénéfices notables sur la santé et la longévité.

Interview réalisée par Cédric KOIVOGUI avec Emmanuelle YOMAN

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