Diabète gestationnel : prudence pour la mère, attention à l’enfant !

Les complications liées au diabète gestationnel peuvent toucher la mère tout comme l’enfant (Photo : Dr)

« Vers le deuxième trimestre de ma première grossesse, j’ai manifesté un diabète gestationnel. Après l’accouchement, ma glycémie s’est soudainement normalisée mais lors de ma seconde grossesse, cette pathologie s’est aggravée à tel point que mon médecin était obligé de me prescrire un traitement par insuline », confie Nadine, mère de deux (2) enfants. En effet, dans son cas d’espèce, à l’issue de ses deux (2) grossesses, le diabète gestationnel s’est finalement transformé, quelques années plus tard, en diabète de type 2.

Pendant ses grossesses, bien avant d’être confrontée à cette pathologie, elle révèle que cette situation a été vraiment difficile à supporter pour elle, son mari et sa famille. «  Pendant mes deux (2) grossesses, j’ai vécu des mois très difficiles (…), la plupart du temps, j’étais fatiguée, je mangeais, buvais et j’urinais beaucoup. Malgré cet appétit, je perdais du poids. Mon mari tout comme ma famille ne comprenaient plus rien à mon état », stipule t-elle. Quant à Urielle, mariée et mère d’une seule et unique fille, elle n’avait aucune idée de son état jusqu’à ce qu’elle soit diagnostiquée quelques mois après être tombée enceinte. «  Prendre sa glycémie à jeun minimum chaque matin, la surveiller sur une longue période tout en adoptant un régime drastique et contraignant surtout pour une femme enceinte. Cette situation n’était pas évidente tant pour moi, pour mon mari que pour ma famille mais je n’avais pas le choix. Je devais absolument prendre les médicaments prescrits par mon médecin. Ma santé et celle de ma fille en dépendait », indique t-elle. C’est sûr, elle n’avait vraiment pas le choix car la preuve en est que si le traitement n’est pas rigoureusement suivi, les risques de complications aussi bien pour la mère que pour l’enfant ne tarderont pas à se manifester.

Complications

Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), le diabète gestationnel est un trouble de la tolérance glucidique conduisant à une hyperglycémie de sévérité variable, débutant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse. Suivant cette définition, il est tout aussi bon pour chacun(e) de savoir qu’il y a deux (2) catégories de femmes regroupées sous ce terme relatif au diabète gestationnel. D’emblée, il y a celles qui ont un diabète méconnu dont la grossesse va révéler au grand jour et celles qui l’ont développé uniquement à l’occasion de la grossesse, trouble qui disparaît le plus souvent après la grossesse. En ce qui concerne les complications les plus graves à ce niveau, la future maman risque de faire une pré-éclampsie (ou toxémie gravidique) associant ainsi, prise de poids, œdèmes et hypertension artérielle. Elle risque également d’accoucher un(e) prématuré(e) par césarienne tout en développant, dans le même élan, un diabète de type 2 sur le moyen voire long terme juste après la grossesse. En ce qui concerne le bébé, le glucose en excès chez la mère lui étant transmis dès le fœtus, il risque d’avoir, à la naissance, une macrosomie c’est-à-dire une masse corporelle excessive (plus de 4kg). Aussi, sachant que la dystocie des épaules peut engager le pronostic vital de l’enfant, l’accouchement sera, dans ce cas de figure, très difficile surtout pour la mère. Par ailleurs, en plus de développer plus tard un diabète de type 2 au même titre que sa mère, le bébé pourra aussi être confronté à d’autres complications à savoir une détresse respiratoire et une hypoglycémie néonatale pour ne citer que celles-ci. Quoiqu’il en soit, lorsqu’une femme en est en proie, elle doit juste prendre les meilleures dispositions qu’il faut et le plus tôt possible serait l’idéal.

Précautions

Toutes les femmes enceintes doivent passer un test de dépistage entre la 24e et la 28e semaine de grossesse. Toutefois, si certaines d’entre elles manifestent le risque de développer un diabète de grossesse, elles seront ainsi dans l’obligation de faire le test de dépistage plus tôt, précisément vers la 12e semaine. A ce niveau, il existe divers types de tests de dépistage. Reste au professionnel de  santé de définir lequel des tests serait le mieux indiqué en fonction, bien sûr, du cas d’espèce en face lui. Quoiqu’il en soit, le meilleur moyen de prévenir le diabète gestationnel reste d’adopter une alimentation saine et variée sans oublier de pratiquer une activité physique régulière. La marche étant un bon début pour faire de l’exercice par exemple. Et cela, ce n’est pas Nadine qui dira le contraire. « J’ai été confrontée au diabète gestationnel pendant mes deux (2) grossesses. Même si aujourd’hui, je suis diabétique de type 2, cette situation m’a amené à prendre conscience de mon statut et à faire plus attention à mon hygiène de vie. J’ai revu mes habitudes et je me suis aussi mise à la pratique d’une activité physique régulière. A l’heure actuelle, bon gré, mal gré, je peux me réjouir de la stabilité de ma glycémie », conclut-elle tout en signifiant que son suivi lui permet d’adopter, de plus en plus, un mode de vie un tant soit peu conforme à celle d’une personne normale.

Jean-Paul DEMOUSS

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