Septicémie : une affection subite, silencieuse et mortelle !

Face à une infection grave due à des agents pathogènes, l’extrême réaction du système immunitaire peut conduire à une septicémie (Photo : Dr)

Aussi appelée ‘’sepsis’’ par les anglo-saxons, la septicémie est une affection potentiellement mortelle qui survient lorsque le système immunitaire réagit, de façon extrême, à une infection entraînant une dysfonction d’organe. A un tel niveau, la réaction du système immunitaire provoque, généralement, des lésions tissulaires et organiques entrainant, dans le même élan, un état de choc et une défaillance multi viscérale. Ce qui peut aboutir, dans la plupart des cas, à un décès surtout lorsque cette affection n’est pas détectée à temps pour être circonscrite le plus rapidement possible.

La septicémie est une affection qui peut toucher toutes les couches sociales de nos populations même si le risque d’y être exposé est beaucoup plus élevé chez les femmes enceintes, les enfants, les jeunes et les personnes âgées surtout lorsque celles-ci enregistrent déjà, au préalable, des antécédents en matière de maladies métaboliques et/ou chroniques comme, par exemple, des complications liées à la drépanocytose, au diabète, au paludisme, à la tuberculose ou encore, aux infections à VIH, etc. Aussi, les signes associés à cette affection sont, de manière générale, la fièvre, une tachycardie, une respiration rapide, un état confusionnel et des douleurs. Dès l’apparition de ces signes, si rien n’est fait à temps pour les contenir, la septicémie  peut évoluer vers un choc septique et une défaillance multi viscérale aboutissant, en fin de compte, au décès de la personne concernée. Par ailleurs, étant la conséquence d’une infection bactérienne, cette affection peut également être causée par d’autres agents pathogènes comme des virus, des parasites et des champignons. Ceci étant dit, dans quel contexte est-il possible d’être effectivement confronté à cette affection ?

Lieu(x)

Pouvant y être fréquente, la septicémie est l’un des évènements les plus indésirables surtout au niveau des établissements de soins. En effet, selon une publication mise en ligne, le vendredi 3 mai 2024, sur le site de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), la septicémie contractée dans les établissements de soins touche, chaque année, des centaines de millions de patient(e)s dans le monde. Les raisons justifiant pareille situation sont, de manière générale, les infections associées aux soins car ces infections peuvent être causées par des agents pathogènes. Pharmaco résistants, ces agents pathogènes peuvent entraîner rapidement une dégradation de l’état de santé des patient(e)s. Aussi, la résistance aux antimicrobiens est un facteur majeur déterminant l’absence de réponse clinique au traitement. Ce qui peut occasionner une évolution rapide vers la septicémie et/ou le choc septique. Les patient(e)s atteint(e)s par cette affection due à des agents pathogènes résistants risquent donc de mourir à l’hôpital. A titre d’exemple, on estime qu’en 2019, 4,95 millions de décès étaient associés à la résistance aux antimicrobiens. En ce qui concerne précisément ce nombre de décès, 1,27 million y étaient surtout directement imputables. Face à un tel tableau, l’Oms a donc décidé d’apporter une place de choix à la lutte contre cette affection au niveau mondial.

Action(s)

La prévention, le diagnostic et la prise en charge appropriés de la septicémie sont également liés à une couverture vaccinale adéquate, à une couverture sanitaire universelle de qualité, aux capacités nécessaires pour respecter les prescriptions du Règlement sanitaire international, à la préparation / aux services d’approvisionnement en eau et assainissement. Cependant, le plus difficile est encore de parvenir à une prévention, à un diagnostic et à une prise en charge universel(le)s de cette affection. En étant conscient, la Soixante-Dixième Assemblée mondiale de la Santé a adopté, en mai 2017, la Résolution WHA70.7 sur l’amélioration de la prévention, du diagnostic et de la prise en charge clinique de l’état septique. L’un des points saillants relatifs à cette résolution étant d’émettre des orientations générales sur la prise en charge de l’état septique. Pour l’Oms, il s’agit aussi d’attirer l’attention des acteur(e)s sur les conséquences de l’état septique pour la santé publique tout en y estimant, dans le même élan,  la charge de morbidité qui lui est imputable au niveau mondial. Après quoi, prêter également  un concours aux États Membres dans la définition de normes et la mise en place des lignes directrices, des infrastructures, des moyens de laboratoire, des stratégies et des outils nécessaires pour réduire l’incidence de l’état septique et de la mortalité en découlant pour, en fin de compte, collaborer avec les autres organisations du système des Nations Unies, les partenaires, les Organisations internationales et les autres parties prenantes. Toutes ces actions s’inscrivent ainsi dans l’optique d’améliorer l’accès à des types de traitement de l’état septique et à des mesures de lutte anti-infectieuse en y incluant en outre la vaccination. Au regard de la mise en œuvre de celles-ci, pour notre plateforme d’information et de sensibilisation sur toutes les formes de maladies, il s’agira d’adopter une démarche encore plus pratique en ce qui concerne l’élucidation de la thématique suivante : « la septicémie » durant tout ce mois de juin de l’année 2024.

La Rédaction

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