Diabète de type 1 : une menace réelle au niveau africain ?

Le dépistage reste l’un des principaux défis à relever au niveau africain (Photo: Dr)

Mise en ligne sur le site de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) le lundi 14 novembre 2022 lors de la journée mondiale du diabète des Nations unies, une publication relative à une analyse de cette Organisation, dresse un état des lieux assez sombre, lié à la maladie du diabète de type 1, au niveau de la région africaine. En effet, entre 2011 et 2021, le nombre de cas de diabète de type 1 chez les enfants et les adolescents de moins de 19 ans a été multiplié par cinq (5) dans la région, passant ainsi de quatre (4) cas pour 1000 à 20 cas pour 1000 enfants. Dans les zones rurales du Mozambique, par exemple, l’espérance de vie d’un enfant vivant avec le diabète de type 1 est d’à peine sept (7) mois… Au-delà de ce tableau des plus alarmants relatif à la forme la plus répandue de diabète pédiatrique, on peut déjà signifier, notre désarroi par rapport au taux de mortalité qui est, en outre, assez élevé sous nos cieux.

Mortalité

Diabète de type 1 comme diabète de type 2, toujours  en ce qui concerne la seule région africaine, la proportion de décès prématurés dus à cette pathologie (définie comme survenant avant l’âge de 70 ans) s’élève à 58 %, soit plus que la moyenne mondiale estimée à 48 %.  En fonction de l’âge, le taux de mortalité est donc, par ricochet, de 48 pour 100 000 personnes. Ce qui représente plus du double du taux mondial qui est de 23 pour 100 000 personnes… Quoiqu’il en soit, même si nous avons peur de l’allure où vont les choses, nous ne devons pas nous en arrêter là car les challenges à relever sont proportionnels à l’ampleur relatif à cette pathologie.

Défi(s)

« L’un des principaux défis à la prise en charge du diabète est le manque de diagnostic. Sans dépistage, le diabète devient un tueur silencieux », a déclaré Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’Oms pour l’Afrique. « Alors que les pays font face à plusieurs obstacles pour s’attaquer au diabète, la hausse de la prévalence de la maladie est un rappel de la nécessité de renforcer les soins de santé, d’améliorer le diagnostic et l’accès à des médicaments qui sauvent des vies, ainsi que de donner la priorité au diabète en tant que défi majeur pour la santé. », a-t-elle également ajouté. Lui emboitant le pas, en mai 2022, les pays se sont accordés, pour la première fois, sur des objectifs mondiaux clés afin d’améliorer le dépistage du diabète, l’accès à des traitements et des soins équitables, complets, abordables et de qualité. Les objectifs, contenus dans l’Accord mondial sur le diabète de l’Oms, visent à obtenir que 80 % des personnes diabétiques soient diagnostiquées, et que 80 % des personnes diagnostiquées avec du diabète aient une bonne maîtrise de leur pression sanguine et de leur glycémie. 

Action(s)

Ces  mêmes pays doivent également aspirer à garantir que toutes les personnes diagnostiquées avec du diabète de type 1 ont accès à de l’insuline à un coût abordable et sont en mesure de surveiller elles-mêmes leur glycémie. Par ailleurs, 60 % des diabétiques de 40 ans et plus devraient avoir accès à des médicaments permettant de faire baisser leur taux de cholestérol. Les personnes vivant avec du diabète ont un risque plus élevé d’hypertension, que les personnes sans diabète et sont plus susceptibles de développer du cholestérol, qui constitue un facteur de risque de maladie cardiovasculaire. S’inscrivant dans cette même lancée, les pays africains ont également mené d’autres actions majeures.

Initiative(s)

En effet, bénéficiant de l’appui de l’Oms en ce qui concerne l’amélioration de leur prise en charge du diabète, les Ministres africains de la santé ont adopté, en aout 2022, une initiative appelée PEN Plus.  L’objectif de cette initiative est d’augmenter l’accès au diagnostic, au traitement et aux soins des maladies chroniques graves telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires, les troubles mentaux et neurologiques. Notre pays, la Côte d’Ivoire, n’est pas resté en marge de cette initiative, chose que nous saluons. Pour rappel, contrairement au diabète de type 2, le diabète de type 1 est dû à l’incapacité du corps à produire suffisamment d’insuline, cette hormone ayant la lourde charge de réguler le taux de sucre dans le sang. Pour ce mois, notre thématique portera essentiellement sur le diabète de type 1 et nous essaierons de nous pencher, dans le même élan, sur la drépanocytose dont la journée mondiale à été célébrée le lundi 19 juin 2023.

La Rédaction

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